Quantcast
Channel: Laurine – Fractale framboise
Viewing all articles
Browse latest Browse all 139

The River

$
0
0

The River
The River fait partie de ces infortunées séries que l’on annule trop tôt, faute de cotes d’écoute satisfaisantes. Il y a toujours un crétin pour prendre le pouls de l’audience et décréter qu’il vaut mieux achever le patient au lieu d’attendre et voir si les choses vont s’améliorer. Je trouve cette décision d’autant plus regrettable que The River, malgré ses nombreux défauts, parvenait à naviguer en eaux troubles dans cet espace malaisé qu’est l’horreur tout public.

Nous suivons une expédition de fortune partie en bateau fouiller un coin très précis de l’Amazone dans l’espoir de retrouver un explorateur mondialement connu pour son émission de télé — en bref, la version américaine de Steve Irwin. Au fil du temps, cet homme était devenu obsédé par l’existence d’une source possible de la magie localisée au fin fond de la Boiuna. Des cassettes laissées sur son navire abandonné indiquent qu’il a effectivement été en contact avec des pratiquants de cette magie.

La difficulté principale de la série est de nous présenter l’histoire par l’entremise des nombreuses caméras de l’équipe de tournage (l’effet nauséeux à la Cloverfield en moins). Les appareils ont beau se briser comme des œufs, le caméraman trouve toujours le moyen d’installer des dispositifs miniatures pour couvrir les allées et venues de chacun, même dans les recoins obscurs de la jungle. Il y a bien sûr des ratés, car il est impossible de présenter une histoire suivie de cette façon, alors de temps en temps nous passons subrepticement au point de vue omniscient. Il y a de la triche, mais c’est pour le bien général.

Ce qui permet au concept de fonctionner, c’est que les explorateurs mènent leur enquête dans une zone restreinte, la Boiuna, qui est le domaine d’une entité malfaisante, mais aussi de fantômes, de manifestations surnaturelles variées, de tribus aux pouvoirs magiques et j’en passe. Chaque épisode peut donc prendre une tournure différente selon l’indice du moment que suit le groupe.

Il faut fermer les yeux sur le message assez lourd portant sur les bonnes vieilles valeurs familiales. Et bien sûr, même sans l’aspect fantastique, nous voyons bien que les rebondissements reposent sur des circonstances extraordinaires, d’un timing trop beau pour être vrai, d’un coup de génie d’un membre de l’équipe ou des connaissances illimitées en paranormal dont bénéficie la fille du capitaine. Enfin, les protagonistes deviennent de plus en plus caricaturaux malgré les promesses de l’épisode pilote.

Cela dit, nous avons droit à quelques scènes vraiment inquiétantes et fort bien menées. Il faut préciser que The River est écrit et tourné par Oren Peli dont la feuille de route est entièrement consacrée à ce genre (Paranormal Activity, Insidious, etc.). Mentionnons l’attaque d’une tribu sans yeux et la présence d’une clairière remplie de jouets collectionnés par une morte, à l’image de l’Île aux poupées au Mexique.

La finale est grandiose, alors que la Boiuna prend littéralement vie pour déclarer la guerre aux membres de l’expédition. Et, pouf! L’histoire se termine là. Frustrant. Pour ma part, j’aurais continué de regarder malgré les irritants de la série, ne serait-ce que pour voir quelles révélations allaient surgir. Au moins, le spectateur pourra se consoler avec les quelques réponses que la première saison a l’excellente idée de fournir.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 139

Latest Images

Trending Articles





Latest Images